mercredi 26 mai 2010

Vert de Gris

Demain tu prieras.
Ce soir tu causes.
Tu causes au vert des arbres, tu lui dit qu'il est beau quand la lumière s'en va, qu'il est plein, qu'il est franc. 
Ce soir tu ouvres tes poumons, grandes les alvéoles, grandes.
Tu respires.
Le pollen, celui des tilleuls, des acacias, de la vie.
Tu oublies.
Ton corps prend tout, le vent, le mouvement, le froid de la vitesse, le chaud des muscles. Il s'allonge, se replie. Ça bouge, ça avance.
Ce soir tu vis.
Tu sais que tu vas à la pêche aux souvenirs, à ceux que tu penses gais, dont tu es sûre qu'ils ont jauni. Que demain tu verras le vrai et que tu auras écorné le reste de douceur de ces mémoires.
Tu crèves.
Ce soir tu pédales.
Demain tu perdras pied.